Jean-Servais Somian et Anna Zulma

Jean Servais Somian

Fait ses classes entre Côte d’ Ivoire et la Suisse, au centre de menuiserie et d’ébénisterie Georges GHANDOUR à Adidjan, au centre artisanal de Grand-Bassam puis au sein de l’agence de design et de conception Daniel Beck à Lausanne. Après une longues année entre l’Afrique et l’Europe, ses créations se révèrent métisses. Produites en très petites séries et dotées d’une forte personnalité, ses pièces qui sont parfois limite de la sculpture n’en restent pas moins fonctionnelles et utilitaires.

Son design contemporain porte en lui une part d’ancestralité. L’une de ses particularités réside dans le choix des matériaux tels que les bois cocotier, d’ében ou d’amazaque mais également certains objets du quotidien africain revisités tels que les bassines, l’éponge ou d’anciennes pirogues de pécheurs… Ainsi naissent de saisissants meubles aux lignes épurées.

Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions en Afrique, en Europe, aux Etats-Unis et en Afrique latine. En 2008, il créé son studio design en Grand-Bassam.

 

Ana Zulma
Née en 1978 à Lyon, France. Elle vit et travaille à Abidjan, Côte d’Ivoire.
Anne-Laure Gougne alias Ana Zulma est diplômée des Beaux-Arts de Lyon. Sa pratique artistique s’est développée autour d’une approche pluridisciplinaire qui donne corps à une oeuvre protéiforme et évolutive.

Des les premières années de sa carrière où Ana n’était encore que Zulma, double imaginaire, créature totalitaire et misanthrope, l’artiste conserve un intérêt profond pour les formes de narrations de soi et les récits du monde. Explorant alors le genre de la performance, le personnage de Zulma était prétexte à exorciser les maux enfouis en réinventant des façons de se dire et de dire son contexte à travers l’action du corps dans l’espace. Zulma et Ana, deux antithèses qui se réunissent aujourd’hui dans l’avatar d’une artiste-conteuse. Ses récents travaux photographiques empruntent eux aussi au performatif dans leur réalisation.
Chaque oeuvre se construit en suivant une série de rituels. Ana Zulma se saisit des photographies – des siennes, de celles des autres, comme on se saisit d’un livre – et les observe avec minutie à la recherche du punctum de l’image, ce point de la photographie qui cristallise le sens et marque pour elle le départ d’une interprétation/réinterprétation plastique. Ana Zulma gratte, perce, coud, peint, altérant la matière dans l’idée d’en faire jaillir de nouvelles lectures : magnifier l’imparfait, privilégier le hasard à l’obsession de la perfection, et finalement tourner le souvenir vers l’avenir. Car la démarche de l’artiste, souvent construite autour de séries qu’elle vient enrichir au fil du temps répond à son désir profond de réconciliation.
L’artiste explore ainsi la réverbération des contraires, fait dialoguer le réel et son idéal, le visible et l’invisible, puisant dans cet entre-deux l’énergie créatrice de nouveaux imaginaires.