Elbia Palenca

Née à Maracaibo, Venezuela, en 1968, dans une humble famille afro-descendante, j’ai eu la chance de pouvoir partir au Pérou après avoir obtenu une « licenciatura » en Beaux-Arts de l’Université Cecilio Acosta de ma ville de naissance. À Lima, j’ai suivi une maîtrise en anthropologie à l’Université Catholique, études poursuivies par la suite à l’Ecole des Hautes études en sciences sociales de Paris. J’ai enfin également obtenu un Master en Arts de la Caraïbe à l’Université des Antilles, France.

Mais à tout bien considérer, ce sont davantage mes rencontres avec les graveurs mexicains du Districto Federal, avec les peintres de l’Ecole de Maracaibo, ou avec les tisserands andins de l’Altiplano bolivien qui m’ont construite comme artiste. La céramiste martiniquaise Martine Baker aussi, et mes expositions à la Villa Chanteclerc de Fort-de-France ou les rencontres communautaires à Toronto ont contribué à la maturation d’une œuvre toujours en construction.

Études, voyages, rencontres, partages, ont élargi le champ de mes techniques d’expression. Je peins, je grave, je cherche les points de cuisson des céramiques à 4000 mètres d’altitude, j’expose (Salon de Paris, Paphos capitale européenne de la culture, Prix Fondation Peugeot, Maracaibo, Lima, Toronto, Mexico, Londres, Paris, Fort-de-France, La Paz), et je me fais passeur d’artistes devenus amis (organisation expositions collectives de graveurs latino-américains  « traces » au Marin en Martinique). Je lis, j’écoute, j’essaie de comprendre et je produis pour ne pas taire la voix des femmes encore si maltraitées, pour un monde plus inclusif et plus juste (« femmes chiffons »). Car nous aurons encore besoin pendant longtemps du souffle de nos ancêtres pour vivre, comme le dit l’auteur Rwandais Joseph Ndwaniye qui écrit justement actuellement sur les communautés afro-descendantes de Bolivie, pays où je réside actuellement.